La conception dispositionnelle de l’optimisme (Scheier & Carver, 1985) s’appuie en partie sur le célèbre modèle de l’autorégulation que ces mêmes auteurs ont proposé (Carver & Scheier, 1982) et sur la conception de l’expectation généralisée proposée par Rotter dans le cadre du locus de contrôle (1966). Si les auteurs de cette conception parlent d’optimisme dispositionnel, c’est qu’ils estiment que les personnes optimistes le sont en général, et quelques soient les situations. Autrement dit, pour eux, l’optimisme est avant tout une disposition stable de l’individu. Le fait que l’optimisme puisse avoir une conséquence comportementale d’une certaine importance s’inscrit dans leur modèle de l’autorégulation (Carver & Scheier, 1982). Selon ce modèle, les objectifs comportementaux sont guidés par une boucle rétroactive. Pour eux, le système de feedback qui guide le comportement devient de plus en plus engageant quand l’individu se focalise sur le self lorsqu’en parallèle les buts comportementaux ou standards sont saillants. Cette focalisation sur le self a pour résultat que le comportement émis a pour effet de réduire l’écart entre le comportement présent et le but. Ce processus d’évaluation produit une expectation de résultat qui est une impression subjective que la probabilité de l’écart (entre le comportement et le but) diminue. Si les expectations comportementales sont favorables, l’individu va de nouveau soutenir son effort. Si les expectations sont défavorables alors l’individu diminue son effort voire se désengage totalement au bout de plusieurs tentatives.

Dans cette perspective théorique, l’individu s’attend à de bons ou de mauvais résultats et c’est cette expectation qui est la source de l’optimisme, du bien-être et même des attributions sur les causes de l’expectation. L’échelle que Scheier & Carver (1985) proposent, le test d’orientation de vie (Life Orientation Test ou LOT), permet de mesurer l’optimisme et part donc du postulat que ce sont les expectations de résultat en eux-mêmes qui sont les meilleurs prédicteurs du comportement, plutôt que les bases à partir desquelles ces expectations sont dérivées. Un individu peut produire des expectations favorables, et donc optimistes, pour de très nombreuses raisons mais le résultat reste qu’il s’attend à ce que les événements lui soit favorables. C’est uniquement cet aspect qui compte pour Scheier & Carver (1985). L’optimisme dispositionnel est corrélé significativement avec la santé des étudiants, avec la résistance aux dépressions post partum ou aux stratégies de coping, que met en place l’individu pour résister à différents problèmes (Scheier & Carver, 1985). D’une manière générale, l’optimisme est associé à une meilleure résistance aux maladies les plus graves (Taylor & al., 2000).

Représentation intégrée de l’optimisme dispositionnel
(Scheier & Carver, 1985)