Pittman & Pittman (1980) s’appuient principalement sur la conception du contrôle développée dans le cadre de la résignation apprise (Peterson & al., 1993). Les différentes expérimentations effectuées dans le cadre de la résignation apprise ont, en effet, montré que lorsque l’organisme, humain ou animal, apprend qu’il ne peut contrôler le résultat de ses propres réponses alors il se résigne. Chez l’homme, pour Pittman & Pittman (1980) la résignation apprise s’explique principalement par le fait que l’être humain est, en permanence, motivé à contrôler son environnement. Cette motivation au contrôle est pour eux, ce qui explique le « pourquoi » de l’attribution. En effet, pour eux, si certaines théories attributionnelles expliquent très bien l’existence de différents biais, elles n’expliquent pas ce qui déclencherait ce raisonnement attributionnel.

L’objectif de ces différentes théories est de considérer que le contrôle est le résultat du traitement attributionnel. Pour Pittman & Pittman (1980), le contrôle serait antérieur à l’attribution. Autrement dit, quand l’individu perd le contrôle il aurait tendance à formuler davantage d’attribution pour chercher, expliquer et éventuellement retrouver ce contrôle perdu. L’étude qu’ils ont réalisée montre qu’effectivement, quelque soient les conditions, lorsque l’individu est soumis à l’apprentissage de la « non-contingence » entre ses actions et le résultat de ses actions (protocole classique de la résignation apprise), il a tendance à formuler davantage d’attributions, et ce, indépendamment de tous les différents biais possibles. Cette conception théorique permet donc d’expliquer l’origine du déclenchement de toute la « mécanique attributive » chez l’être humain. Lorsqu’il serait face à des situations où il a la « sensation » de perdre le contrôle sur son environnement, alors il chercherait à comprendre d’où vient cette « sensation ». L’attribution lui permettrait de chercher dans l’environnement ce qui serait à même d’expliquer cette perte de contrôle. Bien entendu, comme ont pu le montrer différents auteurs, cette quête n’est pas sans connaître quelques biais.

Représentation intégrée de la motivation au contrôle
(Pittman & Pittman, 1980)