Il est actuellement possible de dire, au moins du point de vue des théories psychologiques, que l’utilisation du terme de motivation est venue supplanter celle de « drive ». Le drive est encore utilisé aujourd’hui, bien que ce soit en référence maintenant à des théories relativement anciennes qui véhiculent également une conception profondément associationniste du comportement humain. Par rapport au concept de motivation, celui de « drive » a l’indéniable avantage de bénéficier d’une définition relativement simple et claire.
Pour Hull (1943), qui est à l’origine de la conceptualisation de référence (le terme a cependant été introduit par Woodworth en 1918), ce sont les déficits physiologiques liés aux besoins qui poussent l’organisme à l’action. Ce sont donc les besoins qui vont créer les drives ou motivations de l’animal. Les drives (motifs secondaires) et les besoins (motifs primaires) doivent donc être clairement distingués.
L’intrication entre le concept de « drive » et la théorie béhavioriste explique que pour Hull le drive ait une fonction énergétique mais pas directionnelle. L’ensemble des drives fusionne en une seule énergie qui a pour fonction de dynamiser l’organisme. La direction du comportement est expliquée par les associations stimulus-réponse.
Cette proximité entre drive et béhaviorisme explique que ce concept reste à la fois une référence incontournable dans le champ de la motivation, mais qu’il soit également peu utilisé comme concept central dans les théories modernes, qui généralement sont d’essence cognitive. Si on utilise le concept de dire il est difficile d’expliquer les motivations humaines sans recourir l’associationnisme.
La notion de « drive secondaire », introduite par Mowrer et ses collaborateurs (Mowrer & al., 1939 ; Miller, 1941, 1948) aurait pu permettre d’aller dans le sens d’une meilleure prise en compte de la spécificité des motivations humaines si le connexionnisme était resté la principale explication du comportement.
Représentation intégrée du drive