Pour Heckhausen & Heckhausen (2008), les bases de l’action humaine sont liées à deux caractéristiques universelles : la recherche de contrôle et l’organisation des buts d’engagement et de désengagement. Cette double détermination de l’action s’inscrit dans un modèle général qui estime que la motivation est le fruit de l’interaction entre l’individu et l’environnement.

En ce qui concerne l’individu, trois grands types de facteurs jouent un rôle essentiel sur la motivation :

  • les besoins et la recherche de contrôle qui sont sous-jacents à d’innombrables motivations ;
  • les motivations implicites (McClelland & al., 1989) qui sont différentes d’un individu à l’autre ;
  • les buts ou motivations explicites que l’individu adopte et poursuit.

L’intégration des facteurs environnementaux permet de rendre compte des opportunités et des contraintes qui pèsent sur l’expression des trois grandes catégories de facteurs liés à l’individu. Les situations offrent des opportunités et des incitations possibles qui ne peuvent être exclues de l’analyse motivationnelle. Chaque résultat positif ou négatif qu’une situation peut promettre ou signaler à l’individu est appelé une « incitation » et contient des « demandes caractéristiques » d’une action appropriée. Les incitations peuvent être associées avec l’action elle-même, son résultat mais aussi avec les conséquences de ces mêmes résultats. Il y est donc possible d’envisager trois types d’expectation :

  • les expectations situation-résultat, où il est attendu d’une situation qu’elle aboutisse à un certain résultat dans tous les cas (probabilité forte) ou rarement (probabilité faible) ;
  • les expectations action-résultat qui pronostiquent dans quelle mesure telle action conduit à tel résultat - le résultat est intrinsèque à la course de l’action ;
  • les expectations résultat-conséquence qui statuent sur la probabilité qu’un résultat ait une conséquence donnée - la conséquence est extrinsèque à l’action comme peuvent l’être la poursuite d’un but à long terme ou les récompenses.

Quand l’expectation situation-résultat est forte (la situation va inévitablement provoquer le résultat sans intervention), il y a peu d’incitation à agir. Par contre, si l’expectation situation-résultat est faible et que l’expectation action-résultat est forte, l’incitation à agir est d’autant plus forte que l’expectation-résultat-conséquence est élevée.

Cependant, l’action de la personne ne dépend pas seulement de l’incitation de la situation, mais du fait qu’elle correspond à l’expression des motivations implicites et explicites de l’individu.

Représentation intégrée du modèle général de la motivation et de l’action (d’aprés Heckhausen & Heckhausen, 2008)