Les motifs secondaires se distinguent des motifs primaires sur deux points essentiels. Ils ne cherchent pas à expliquer l’origine absolue (du point de vue psychologique) du comportement et ils admettent que l’environnement puisse contenir des facteurs à même d’être à l’origine de la motivation (qui reste cependant une force interne conformément à la définition adoptée ici).

Les motifs secondaires sont apparus principalement dans des travaux s’inscrivant dans la psychologie cognitive, et ce à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Ces travaux ont été d’une extraordinaire richesse et ont vu l’émergence de très nombreuses formes de motivations, qui vont être présentées dans les parties suivantes. Douze formes de motifs y sont déclinées. Cette variété se retrouve également dans les enquêtes dites de « motivation » issues d’autres secteurs disciplinaires.

Si nous faisons abstraction des caractéristiques psychométriques inhérentes à la validation de tout questionnaire en psychologie, les items des enquêtes de sociologie, ou issus d’études de marchés, peuvent finalement être assez proches de ceux qui sont mis au point dans le cadre de différentes théories motivationnelles. Les items du questionnaire de motivation de Vallerand, Blais, Brière & Pelletier (1989) ou celui de l’orientation des buts scolaires de Midgley & al. (1998), pour ne prendre que ces deux exemples, analysent les motifs que les élèves sont susceptibles d’avancer pour effectuer différentes activités scolaires ou universitaires. La différence entre ces deux questionnaires et, par exemple, des enquêtes sociologiques de « motivation » à la sortie des urnes, se trouve dans l’interprétation de ces items qui renvoient, dans le cadre des théories motivationnelles, à des conceptions psychologiques de la motivation plus consistantes que ne le laisserait apparaître une simple analyse de contenu issue d’une enquête d’opinion. De plus, ces enquêtes ne cherchent pas à établir la réalité du lien qui existe entre un motif et un comportement donné comme le font les théories motivationnelles. Il peut, par exemple, exister une distorsion entre les opinions avouées à la sortie des bureaux de vote et celles qui poussent à mettre dans l’urne un bulletin d’un parti considéré comme extrémiste par ailleurs.

Les motifs secondaires sont donc invoqués pour expliquer le plus directement possible la motivation de tel ou tel comportement. Par exemple, dans le cadre de la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 2002), il existe une différence entre les motifs primaires que sont les besoins de base, qui expliquent l’origine de la motivation humaine et les motifs secondaires qui sont plus directement appréhendées au travers des différentes formes de motivation intrinsèques et extrinsèques et sur lesquelles repose le questionnaire de motivation.

Représentation intégrée des motifs secondaires