Le besoin de structure s’inscrit dans le cadre du traitement de l’information et, plus particulièrement, dans celui d’une limite des ressources cognitives. En effet, l’individu est littéralement « bombardé » à chaque instant d’un tel nombre d’informations qu’il est essentiel pour lui de les structurer afin de ne pas dépasser les capacités de sa mémoire de travail. Pour faire face à cet afflux permanent d’informations, l’individu met en place des représentations mentales abstraites (schéma, scripts, attitudes, stéréotypes…) qui lui permettent de structurer le monde dans des formes plus simplifiées et plus facilement manipulables (Neuberg & Newsom, 1993 ; Thompson, Naccarato, Parker, & Moskowitz, 2001).
De façon plus comportementale, les individus peuvent également mettre en place des routines et utiliser des scripts sociaux fortement formalisés lorsqu’ils sont en contact avec d’autres personnes afin de réduire les informations disponibles.
Les structures se révèlent être le meilleur moyen de réduire significativement la somme des informations à traiter, uniquement si elles présentent des limites claires, bien définies, distinctes des autres structures du même domaine, restant relativement simples. Cette prédisposition à chercher et utiliser cette simplification de l’environnement serait un besoin psychologique fondamental de l’être humain appréhendable au travers d’échelle (Neuberg & Newsom, 1993 ; Thompson, Naccarato, Parker, & Moskowitz, 2001). En effet, certaines personnes seraient plus mal à l’aise et plus en recherche systématique de structures leur permettant de simplifier l’environnement.
Les personnes qui ont un besoin de structure assez élevé seraient plus enclines à avoir une vie relativement simple et très organisée à la fois cognitivement et comportementalement (Neuberg & Newsom, 1993). Ces individus utilisent plus volontiers des structures cognitives très homogènes, très délimitées, relativement distinctes les unes des autres. Ils sont relativement à l’aise dans un cadre routinier, préfèrent les situations sociales familières et s’appuient sur des structures relativement simples pour interagir avec leur environnement. Ils sont plus enclins à utiliser les stéréotypes (Neuberg & Newsom, 1993), à faire des inférences sur la base de catégorisations sociales (Moskowitz, 1993), à biaiser leurs évaluations sociales en fonction d’une analyse incomplète de la situation (Schaller, Boyd, Yohannes, & O’Brien, 1995).
Représentation intégrée du besoin de structure
(d’après Neuberg & Newsom, 1993)